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L’impact de la crise sanitaire sur le monde de l’assurance

La crise inédite du Covid-19 n’a pas que occasionné des changements dans nos modes de vie, mais aussi dans nos systèmes organisationnels. Dans le monde de l’assurance, elle a pointé du doigt certains aspects de la réglementation et suscité des évolutions notoires, voire des adaptations au contexte actuel et par anticipation au monde de demain. Une enquête menée par l'Institut des actuaires français en témoigne.


# Repenser les garanties assurantielles


L’enquête de l’IA révèle que la plupart des actuaires sont unanimement sur la même opinion. La covid19 a engagé les compagnies à repenser les polices d’assurance. Plusieurs types de polices d’assurance ont commencé à intégrer des paramètres qui n'étaient pas pris en compte avant le covid, voir ont évolué. Certaines garanties comme celles liées au travail ont par exemple commencé à prendre en compte les arrêts de travail pour garde d’enfants. Au-delà de ces dérogations, d’autres types d'assurances ont évolué, voire sont montés en côte. Parmi ces garanties :


  • L’assurance-crédit:

Face au bouleversement de l’activité économique par la crise, les assureurs crédit se sont engagés à proposer des offres de couvertures de crédits inter-entreprises « CAP » bénéficiant d’une réassurance par l’État. Certaines conditions d’octroie ont été revues et sont maintenues à cet effet, jusqu'en Juin 2021. Il serait d’ailleurs fort probable que les conditions d'octroyer actuelles demeurent même après la crise.

  • L’assurance paramétrique

Pour remplir sa mission de mutualisation des risques, l’assurance doit considérer à s’adapter à plusieurs formes de risques existantes et prévenir les éventualités de risques. Les risques à grande ampleur , classés catastrophiques comme le COVID19 remette en cause certaines polices d'assurance puisqu’il suscitent un large éventail de situations et de scénarios de risque. Ainsi, l’assurance paramétrique semble jouer un rôle précieux en se modelant et s’ajustant à des formes de situations différentes, en fonction de paramètres intrinsèques entre la catastrophe et les scénarios de risque. C’est en ce sens qu’intervient l’assurance paramétrique . Cette assurance aussi appelée assurance indicielle est liée à un paramètre objectivable. Ces paramètres peuvent être être un indice climatique (température, pluviométrie) ou un indice temporel comme le temps de retard sur un vol par exemple. L’avantage avec cette assurance est déclenchée automatiquement le l’indemnisation dès que le le seuil de paramètre convenu au contrat est atteint.

Ainsi, dans le contexte de la crise actuelle et même d’après crise, cette assurance apparaît essentielle dans la protection financière, etc et pour prévenir les éventuelles risques sanitaires, sociaux et économiques.

  • L’assurance voyage

Dès les premiers cas, la majorité des personnes ont restreint les déplacements et même fermé les frontières de leur territoires. Ainsi, tous les projets de voyages ont été suspendus sur plusieurs mois et les compagnies de transports ont été confrontés soit à des remboursements de billet soit à des modifications. Toujours est- il que ces aléas à non seulement impacter les compagnies mais aussi les projets des usagers. La crise perdurant, compagnies et voyageurs ne sachant pas à quel moment des clusters pourraient apparaître et occasionner des restrictions de déplacements, optent de plus en plus pour l’assurance voyage. Ainsi, les compagnies s'attèlent à proposer des offres aux plus près des besoins de voyage en intégrant le risque de restriction de déplacement.

  • L’assurance cyber

Le télétravail a polarisé des risques comme le risque cyber. Lors du confinement, plusieurs entreprises ont été la cible de phishing et autres cyber attaques. Les hackers ont profité du fait que l'essentiel des employés travaillent depuis chez eux, via des réseaux peu sécurisés. De ce fait, la cyber assurance a révélé toute son importance. Parmi les cibles des cybercriminels, on compte les compagnies d’assurance elles-mêmes qui pourtant manipulent des données très sensibles. Ainsi, la crise a fortement impacté sur l’activité même des compagnies en remettant en cause toutes les législations liées à la confidentialité et la protection des données. Nul été la cyber assurance pour permettre à l' entreprise de déployer rapidement des outils de défense, les entreprises d’assurance seraient mis en péril


# Repenser solvabilité 2


Les difficultés et réajustement qu’a suscité la crise dans le secteur de l’assurance révèlent qu'une remise à jour de la structure organisationnelle et des aspects juridiques s’impose. Si l’assurance est réputée être le secteur de prévention, cette crise semble avoir donné des leçons et pistes à explorer afin de prévenir d’éventuelles prochaine crise d’une telle ampleur que celle de la covid19. Se pencher sur la question renvoie directement à la modélisation de la solvabilité 2. La crise semble avoir remis en question la révision de la solvabilité 2 notamment au niveau d' exigence en termes de capital.

Surtout, des « questionnements de fond » seront à conduire sur les outils pour faire face à une crise de cette ampleur, et notamment sur l’adaptabilité du cadre réglementaire. « Il s’agit sans doute du sujet de discussion qui amène aux débats les plus tranchés et aux postures les plus contrastées », observe l’Institut des actuaires. Si certains jugent que le cadre est « adapté » et a «su adapter au principe de réalité », d’autres pointent l’absence de mécanismes adaptés à la crise que nous connaissons et reprochent au cadre sa « rigidité ». Notamment, la question des reportings, jugés nombreux et fréquents, est pointée du doigt, malgré la souplesse dans les délais consentis par les régulateurs lors de cette crise. Une décision jugée parfois trop tardive. Autre contrainte dénoncée par les actuaires : l’exigence de capital dont la crise devrait démontrer si son niveau est suffisant ou excessif en cas de crise économique. Nombre d’actuaires relèvent notamment que cette crise a conjugué des impacts sur les passifs aux impacts sur les actifs, un scénario qui n’est aujourd’hui pas intégré aux modèles de calculs de solvabilité 2. De plus, bon nombre d'actuaires juge que la modélisation actuelle de la solvabilité 2, ne concorde pas avec le risque pandémie, notamment au niveau des tables de mortalités qui prévoit un taux de mortalité dans le temps bien en deçà de ce qu’a occasionné la maladie.

L’assurance a toujours su démontrer sa capacité à s’adapter aux événements, aux risques et aux changements dans le monde. Souvent par des services complémentaires et parfois par des innovations managériales ou techniques , l’assurance s'arrange à répondre aux mieux aux attentes et c’est ce qu’elle s’efforce à faire en cette période.


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